Magie, krous et autres gourous...

Jérôme ROUER, fév., juin 97


Le Khmer est superstitieux : outre un florilège d'interdits, sorciers, jeteurs de sorts et adeptes de la magie noire sont encore nombreux et craints tandis que les guérisseurs et autres spécialistes de la magie blanche (qui sont souvent les mêmes individus) sont régulièrement visités, même par les plus hautes personnalités du royaume.

Le goût et la pratique de la magie remontent aux temps les plus anciens. Au début de la période angkorienne, la magie s'étoffa de rites brahmaniques (lire l'étude sur les boraméï, personnes affirmant pouvoir être habitées par les esprits) et dès lors fut signe de grande puissance.
Les pouvoirs du mage peuvent guérir ou faire mourir...

Le bouddhisme khmer n'est pas hostile aux pratiques de désenvoutement : il est en effet acquis que les maladies sont dues à la présence de mauvais esprits dans le corps. Pour guérir, il convient donc d'exorciser.

Ces vingt cinq dernières années de désordre moral et de pénurie de médecins et de médicaments ont encore accentué l'influence et la popularité des guérisseurs traditionnels qui se divisent en trois catégories : bonze guérisseur, krou khmaer et krou chensé (chinois).