Les Masques ("Muk")


Très souvent, en particulier pour les spectacles, les artistes revêtent des masques pour incarner leur personnage. Ces masques ont une très grande importance symbolique et l'on ne peut les mettre pour la première fois qu'après une cérémonie honorant les génies appelée Sompéah Krou.

Les masques de la danse cambodgienne sont entiers et s'emboîtent autour de la tête. Il n'est donc pas possible aux acteurs masqués de déclamer ou chanter.

les masques sont fabriqués avec du papier mâché collé, une partie pouvant de temps en temps être en cuir pour les décorations et le sommet du crâne, ce qui les rend léger à porter.

Fabrication des masques.

On réalise un moulage à l'argile sur lequel on effectue un second moulage fait d'un mélange de sable et de ciment séparé en deux parties, la face et l'arrière de la tête. Une fois sec, on lave ce second masque et on l'enduit de savon. L'intérieur du moulage est tapissé de papier émietté et trempé dans l'eau que la couche de savon empêche de coller au ciment. On procède ainsi à la pose de sept ou huit couches de papier et de colle. Après une journée de séchage au soleil, on sépare la forme de papier de la matrice et l'n assemble les deux parties en les cousant.

Une fois la carcasse du masque obtenue, on y effectue les décorations. On place tout d'abord les agréments en carton : cils, sourcils, dents (sauf les canines qui sont en bois), crêtes du sommet du crâne des singes.

On enduit ensuite le masque de résine de bois à laquelle on a préalablement adjoint des cendres de feuilles de palmier. Pour éviter que ce mélange coule, la surface de résine à travailler est recouverte d'une couche de Hong Tan (poudre orange diluée dans de l'alcool et qui permet de durcir le laquage). On peut alors procéder à la peinture du masque en terminant par les décorations.

La fabrication du masque est entourée de tout un rituel : l'artisan porte traditionnellement un costume blanc tout au long de la confection. Il organise, avant d'entreprendre son travail, une cérémonie en l'honneur de Pisnokar, grand génie de tous les artisans et des musiciens.

Avant que les masques ne soient utilisés pour la première fois, une nouvelle cérémonie est organisée avec d'avantage d'offrandes et l'on procède au rite de l'ouverture des yeux qui symbolise la naissance du masque. Cela se fait à l'aide d'une pointe de fer chauffée à blanc. Certains masques sont considérés être dotés de pouvoirs maléfiques, tout particulièrement au moment de l'ouverture des yeux.