La musique rituelle et d'exorcisme


La musique joue un rôle important d'offrandes apportées aux divinités que l'on veut honorer. Lors des Jours Saints, les musiciens s'installent dans les sanctuaires face aux autels. Les villageois payent l'orchestre pour offrir un morceau de musique au Bouddha ou à des génies protecteurs.

La musique des esprits ("Phleng Arak") est plus spécifiquement réservée aux cérémonies de guérison et aux offrandes consacrées aux génies fonciers, les Néak Ta. A chaque grand génie correspond un air spécial avec paroles consacrées accompagnant la musique. L'orchestre comprend alors un hautbois à corps de bambou ("Pey Ar"), un luth ("Chapey"), une vièle à pique tricorde ("Tro Khmer"), une paire de cymbales ("Chhing"), parfois un monocorde appelé "Sadev" et toujours au moins deux tambours sur poterie dits "tambours des esprits" ("Skor Arak") qui rythment la mélodie.

La musique rituelle comprend également les chants d'exorcisme ainsi que les airs d'appel des esprits joués au "Pey Pok", flûte oblique, ou à la corne de buffle.

Dans les cérémonies d'exorcisme ou de guérison, l'accompagnement musical commence toujours par un air d'appel, le "Sorin" qui s'adresse au "Grand Génie" pour l'implorer de venir présider la cérémonie. Cette cérémonie peut être définie comme un banquet offert à l'esprit qui est à l'origine de la maladie. C'est seulement ensuite que peut être joué l'air associé à ce mauvais pour l'implorer de venir guérir le malade. Selon le rang, l'importance et la qualité de cet esprit, le nombre de "Skor Arak", tambour des esprits, peut varier de 2 à 12.