Les Proloeung sont au nombre de 19 et habitent les corps.
Ils peuvent, notamment pendant le sommeil et en sortant par les ouvertures
naturelles du corps, errer à l'aventure,. S'ils s'éloignent trop longtemps, leur propriétaire
tombe malade.
Il convient donc de procéder à leur rappel, de
les capter en employant divers objets.
Quel que soit le moyen pour les rassembler, les esprits vitaux
sont fixés par le "Bay Proloeung", riz cuit façonné
en boules.
Le rite du "Tchang Daï" (attacher les mains) consiste
à lier au poignet de l'intéressé des fils
de coton écrus trempés dans de l'eau bénite.
Des paroles de bénédiction ou des souhaits sont
prononcés au moment où on attache ces fils.
En nouant des fils de coton, il est également possible
de former une sorte de lien mystique. Au Laos, à l'occasion
de l'inauguration d'une maison, des bracelets de coton sont mis
aux poignets des propriétaires et des fils sont noués autour
du pilier ou du petit sanctuaire habitée par la divinité gardienne
de la demeure. Cela est fait aussi à l'arrivée de personnages importants.
Au Cambodge, ce rite est réservé aux époux lors de la cérémonie du mariage :
symbole du bonheur ces liens ne doivent pas être enlevés jusqu'au lendemain.
Utilisés dans de nombreuses cérémonies, aussi bien au Siam qu'au Cambodge,
le popil est la copie conforme du vên vien thien siamois.
Selon une légende cambodgienne, Préah Eysey (un ermite de la forêt)
offrit à l'un de ses élèves comme cadeau
de mariage un feuille de banian en or et une bougie faite de poudre
de diamant, et le popil, une petite plaque de métal avec un manche (10 à 15 cm au total),
commérorerait ce cadeau.
Usage du Popil :
lors des fêtes
, que ce soit aux diverses
étapes de la vie, notamment lors des mariages, au couronnement d'un roi, à la
consécration d'une pagode ou d'une statue du Bouddha, l'assistance
fait tourner le popil ("bangvil popil") : Chacun fait cercle
autour de l'objet ou de la personne à honorer. le popil, avec sa bougie allumée,
passe de main gauche en main gauche jusqu'à ce qu'il ait fait
un certain nombre de tours.
Les personnes qui font tourner le popil sont au nombre de dix,
cinq femmes et cinq hommes. Elles doivent être des personnes
mariées et de bonne moralité.
Les Tien ont une très grande importance dans la vie cambodgienne.
Aucune invocation ne peut être prononcée sans que
soit allumées au moins une bougie et trois baguettes d'encens.
Le plus important est le Tien Kol, ou "cierge de la lignée",
qui représente la vie humaine aussi facilement éteinte
que la flamme de la bougie mais qui peut se transmettre comme
une flamme d'une bougie à l'autre. Il figure dans la plupart
des cérémonies qui marquent la vie des Cambodgiens.
Il est placé dans le Bay Proloeung lors du laquage des
dents ou de la tonte des cheveux ; à l'ordination, on
le met sur le paquet de vêtements religieux. Pour le mariage,
on le nomme Tien Pela ou "cierge du moment propice".
Pour les rites funéraires, le Tien Kol est plus court que
pour les autres cérémonies et est appelé
Tien Kal ("Cierge du Temps") ou Tien Kalp, ce dernier
mot correspondant au Kalpa bouddhique.
Dix-neuf est unanimement considéré comme
représentant les esprits vitaux.
Neuf représente :
- les esprits vitaux supérieurs;
- les principales ouvertures du corps;
- les huit directions de l'espace et le centre.
Sept est le nombre d'ouverture de la tête et peut
par conséquent figurer les esprits vitaux. On fait également
tourner le popil sept fois pour amener un influx positif des sept
planètes de la semaine.
Cinq est le nombre le plus fréquent lorsqu'il s'agit
d'offrande. Il correspond:
- aux quatre points cardinaux et au centre;
- aux divinités régentes de l'espace;
- aux Bouddha du présent, du passé et de l'avenir.
On dit que la coupe des cheveux conjure les malheurs possibles.
Lors des cérémonies funéraires, on rase
les cheveux des parents, du moins ceux de l'aîné.
Autrefois, le peuple entier devait se faire tondre de la mort
à la crémation d'un roi, coutume qui est maintenant
restreinte à certaines femmes du palais.
En cas de maladie, il est fréquent de faire voeu d'offrir
ses cheveux à un génie,à un Neak Ta ou à une image du
Bouddha.
Au moment de l'ordination, la coupe rappelle que le futur Bouddha, lorsqu'il abandonna la vie princière, trancha sa chevelure d'un coup d'épée.
On disait jadis que les femmes aux dents blanches portaient malheur d'où la coutume de noircir les dents avec un mélange de laque, ensuite maintenu brillant avec de l'huile de coco.
Traditionnellement, le laquage des dents avait lieu pour la femme au moment de la sortie de sa retraite dans l'ombre, réclusion chez ses parents marquant le début de la puberté. Il a également cours pour le mariage, mais l'on peut s'en dispenser si le précédent a eu lieu. Pour l'homme, le laquage a lieu au cours de la cérémonie précédent l'ordination.
Souverain de l'eau et de la terre dans la mythologie cambodgienne, on le retrouve lors des cérémonie par le costume, le sampot à queue.
Lors de l'ordination, le futur bonze revêt également le costume du Naga. Il est en effet dit qu'un Naga, ayant pris forme humaine, s'était fait admettre parmi les disciple du Bouddha. Démasqué, il fut renvoyé car un animal ne peut pas être moine. Cependant, il lui promit que l'on se souviendrait de lui lors de chaque ordination qui serait considérée comme celle d'un Naga.
Par son savoir et par son enseignement, le bonze ou moine permet aux laïque de progresser dans la voie du salut, mais son action religieuse s'arrête là. Ainsi, le rôle de l'officiant n'est jamais rempli par un bonze. L'ordonnateur des rites et l'intermédiaire entre les hommes et les dieux est un Achar.
Connaissant les rites, l'achar est capable de déterminer les temps fastes ou néfastes, les offrandes nécessaires.