La musique du mariage
Les rites du mariage cambodgien rappellent les légendes
fondatrices du Cambodge : soit celle de l'union de Préah
Ream et Neang Seta, les deux héros du Reamker, le Ramayana
khmer, soit celle de l'union de Préah Thong et de la princesse
Nagi.
La cérémonie du mariage cambodgien est ponctuée
d'une série d'airs musicaux nommés "Phleng
Kar" (musique de mariage). Chacun a une signification
précise et souligne les diverses phases du rituel. Ce dernier
est immuable quant au fond mais peut subir des modifications selon
que le mariage est célébré à la ville
ou à la campagne et selon le rang social des époux
et de leur famille.
Les airs majeurs du mariage sont :
- le Hom Rong qui sert de musique d'ouverture et se joue
donc le soir précédant le début des rites.
Cette musique s'adresse aux génies du lieu pour les prier
de venir accepter les offrandes préparées à
leur intention, de bénir les lieux de cérémonie
et d'en accepter l'utilisation, et enfin, de bénir les
mariés.
- le Nokoreach de mariage (le Nokoreach est également
le nom de la musique d'accompagnement du théâtre
Bassac et le nom de l'hymne national), est interprété
à une heure avancée de la soirée et constitue
un rappel aux époux de leur sang khmer, de leur patrie
et du trône.
- le Sarikakev est aussi le nom d'un merle connu pour ses
chants mélodieux. Cette musique est jouée lors du
rite de la coupe des cheveux (en début d'après-midi
du deuxième jour) et chante les beautés et les charmes
des nouveaux mariés.
- le Préah Thong tire son nom d'une des légendes
fondatrice du royaume khmer. Le roi Préah Thong rencontra
la princesse Nagi au bord de la mer et reste avec elle fort tard.
La princesse affolée de l'heure avancée et sachant
que son père, le roi des Naga, devait s'inquiéter
de son absence, invita son amant à l'accompagner pour implorer
son pardon. Au cours de leur périple dans l'océan,
Préah Thong suivit la Princesse en s'accrochant à
son écharpe. Le roi des Naga consentit à leur union
et fit de Préah Thong le premier souverain du Cambodge.
De retour, Préah Thong ordonna que l'on composa un air
portant son nom en souvenir de son couronnement et de son mariage.
Cette musique est jouée à plusieurs reprises lors
des rites du mariage, notamment au cours
de la cérémonie où l'on noue des fils de
coton autour des poignets des mariés (Chang Daï)
et lorsqu'ils marchent vers la chambre nuptiale.