Le mariage au Cambodge, est fait traditionnellement. Avant, il
durait sept jours, après trois jours. Mais à partir
de 1970 jusqu'à présent, il durait un jour seulement,
à cause de la guerre et pendant le régime Pol Pot
le mariage n'existait plus.
(Il est vrai que, jusqu'en 1975, le mariage traditionnel durait plusieurs jours
Cette tradition, qui coûtait très cher, n'a pas été reprise, essentiellement
pour des raisons économiques)
Avant toute démarche officielle, la famille du jeune homme
charge une femme de confiance légitimement mariée,
ni divorcée, ni veuve et avoir de la chance de savoir si
la jeune fille choisie est libre et de connaître
son horoscope.
La femme de confiance de la famille du jeune homme, entremetteuse
professionnelle ("la mère des tortues")
va rendre trois visites à la mère de la future.
Ce n'est qu'à la troisième visite qu'elle posait sur
la boite à bétel de son hotesse le premier des cinq
dons d'arec, en l'occurence deux noix, et qu'elle formulait la demande
en mariage. Celle ci s'exprime par métaphores qui se précisent
peu à peu...
Alors la conversation s'engage selon l'usage par métaphore entre le neak phlov (" gens de la route ") et les parents de la fille (" méba "). Si la réponse de la famille de la jeune fille est affirmative, c'est alors qu'a lieu de part et d'autre, la recherche de la concordance des signes de naissance du jeune homme et de la jeune fille par un astrologue. (explications détaillées dans horoscope).
Le jour du mariage est arrivé.
Le marié va chez
la mariée en tenant les fleurs d'aréquier et accompagné
par un long cortège conduit par l'achar.
Les gens portent
des gâteaux, des fruits et des boissons. Le cortège
est composé des garçons d'honneurs et des enfants
d'honneur, des parents et des invités. On marche au son
de la musique.
Puis la marié accueille le marié
devant la porte au coup du gong trois fois donnés par l'achar.
La mariée met une guirlande de fleurs embaumées
au cou du marié. Alors tous les deux entrent dans la maison
de la mariée, suivis des gens du cortège.
Ensuite c'est la cérémonie de la coupe des cheveux.
D'abord pour la jeune fille, après chez le jeune homme.
Pendant ce temps la musique joue l'air approprié.
Un chanteur
et une chanteuse dansent autour de la mariée et du marié
donnant de temps en temps un coup de ciseau, les mèches
sont placées dans un Kantong, qu'on abandonnera pour se
débarrasser des malheurs.
Un moment après la coupe des cheveux, le marié se prosterne pour saluer le soleil. Puis un achar tenant une épée ouvre la marche suivi par les porteurs des fleurs d'aréquier, des plateaux de mets et des desserts. Enfin, le marié avance encadrée par deux garçons qui lui cachent la figure avec des éventails tout en prononçant des formules sacrées par l'achar se dirige vers la maison de la jeune fille. Au bas de l'escalier, le marié est reçu par une fillette, parente de la jeune fille ( ou un garçon), qui lui lave les pieds.
Arrive ensuite l'heure d'inviter la jeune fille à sortir.
Un musicien chante l'air d'"écarter les rideaux" à
la porte de la chambre de la jeune fille conduit par une femme
"chanceuse" vient prendre place à gauche du jeune marié.
Le même chanteur danse et chante pour "ouvrir le
bay khon" en croisant les bras et termine son chant par
les mots "Chay hong !", "Sous hong !", cela veut dire Victoire
! Félicité !, repris trois fois par l'assistance.
A ce moment, commandés par l'achar, les mariés se
penchent en avant les mains jointes côte à côte
sur l'oreiller. L'achar y dépose le sabre et quelque fois
le pot à chaux, prononce des formules de bénédiction
et prenant quelques gouttes d'eau de la coupe il les asperge.
Ceci fait, l'achar fait asseoir en cercle tout autour des mariés
cinq hommes et quatre femmes toujours chanceux et légitimement
mariés pour faire tourner les popil.
Les popil que l'on
se passe de droite à gauche font ainsi 19 tours.
Des trois
popil employés porte à son sommet une longue bougie
allumée. Chaque personne formant le cercle, après
19 tours guidé par l'achar. Celui-ci rassemble les popil
et avec les feuilles de bétel éteint les bougies
en soufflant la fumée vers les mariés.
Puis un à un suivant l'ordre, les parents, les oncles, les tantes... nouent des bracelets de fils aux poignets des mariés. Ensuite détachant les deux bouquets de fleurs d'aréquier, l'achar les distribue à toute l 'assistance qui les jettent sur les mariés en formulant des voeux de bonheur.
Toujours sous le commandement de l'achar les mariés se redressent, la jeune fille regagne sa chambre suivi de son mari qui s'accroche à son écharpe.
Après, les mariés reçoivent la bénédiction des bonzes. Enfin, le mariage se termine par le banquet de noce. Les mariés passent à chaque table et offrent des cigarettes aux invités et ceux-ci leur présentent leurs voeux.