Le mariage cambodgien actuel décrit par des écoliers.

Texte original du travail remis par les élèves de 10°A (classe bilingue)
du lycée de TAKHMAO (professeur KEM NENG MALYVINE)
à l'occasion du concours organisé par le SYFED pour la journée de la francophonie de 1997.
Dessins originaux mais réduits de moitié.
Les liens et les commentaires (en rouge)sont de Cambodge-Contact.



Le mariage au Cambodge, est fait traditionnellement. Avant, il durait sept jours, après trois jours. Mais à partir de 1970 jusqu'à présent, il durait un jour seulement, à cause de la guerre et pendant le régime Pol Pot le mariage n'existait plus.
(Il est vrai que, jusqu'en 1975, le mariage traditionnel durait plusieurs jours Cette tradition, qui coûtait très cher, n'a pas été reprise, essentiellement pour des raisons économiques)

Avant toute démarche officielle, la famille du jeune homme charge une femme de confiance légitimement mariée, ni divorcée, ni veuve et avoir de la chance de savoir si la jeune fille choisie est libre et de connaître son horoscope.
La femme de confiance de la famille du jeune homme, entremetteuse professionnelle ("la mère des tortues") va rendre trois visites à la mère de la future. Ce n'est qu'à la troisième visite qu'elle posait sur la boite à bétel de son hotesse le premier des cinq dons d'arec, en l'occurence deux noix, et qu'elle formulait la demande en mariage. Celle ci s'exprime par métaphores qui se précisent peu à peu...

Alors la conversation s'engage selon l'usage par métaphore entre le neak phlov (" gens de la route ") et les parents de la fille (" méba "). Si la réponse de la famille de la jeune fille est affirmative, c'est alors qu'a lieu de part et d'autre, la recherche de la concordance des signes de naissance du jeune homme et de la jeune fille par un astrologue. (explications détaillées dans horoscope).

Le jour du mariage est arrivé.
Le marié va chez la mariée en tenant les fleurs d'aréquier et accompagné par un long cortège conduit par l'achar.
Les gens portent des gâteaux, des fruits et des boissons. Le cortège est composé des garçons d'honneurs et des enfants d'honneur, des parents et des invités. On marche au son de la musique.

Puis la marié accueille le marié devant la porte au coup du gong trois fois donnés par l'achar. La mariée met une guirlande de fleurs embaumées au cou du marié. Alors tous les deux entrent dans la maison de la mariée, suivis des gens du cortège.

Ensuite c'est la cérémonie de la coupe des cheveux. D'abord pour la jeune fille, après chez le jeune homme.
Pendant ce temps la musique joue l'air approprié.
Un chanteur et une chanteuse dansent autour de la mariée et du marié donnant de temps en temps un coup de ciseau, les mèches sont placées dans un Kantong, qu'on abandonnera pour se débarrasser des malheurs.

Un moment après la coupe des cheveux, le marié se prosterne pour saluer le soleil. Puis un achar tenant une épée ouvre la marche suivi par les porteurs des fleurs d'aréquier, des plateaux de mets et des desserts. Enfin, le marié avance encadrée par deux garçons qui lui cachent la figure avec des éventails tout en prononçant des formules sacrées par l'achar se dirige vers la maison de la jeune fille. Au bas de l'escalier, le marié est reçu par une fillette, parente de la jeune fille ( ou un garçon), qui lui lave les pieds.

Arrive ensuite l'heure d'inviter la jeune fille à sortir. Un musicien chante l'air d'"écarter les rideaux" à la porte de la chambre de la jeune fille conduit par une femme "chanceuse" vient prendre place à gauche du jeune marié. Le même chanteur danse et chante pour "ouvrir le bay khon" en croisant les bras et termine son chant par les mots "Chay hong !", "Sous hong !", cela veut dire Victoire ! Félicité !, repris trois fois par l'assistance.

A ce moment, commandés par l'achar, les mariés se penchent en avant les mains jointes côte à côte sur l'oreiller. L'achar y dépose le sabre et quelque fois le pot à chaux, prononce des formules de bénédiction et prenant quelques gouttes d'eau de la coupe il les asperge.

Ceci fait, l'achar fait asseoir en cercle tout autour des mariés cinq hommes et quatre femmes toujours chanceux et légitimement mariés pour faire tourner les popil. Les popil que l'on se passe de droite à gauche font ainsi 19 tours.
Des trois popil employés porte à son sommet une longue bougie allumée. Chaque personne formant le cercle, après 19 tours guidé par l'achar. Celui-ci rassemble les popil et avec les feuilles de bétel éteint les bougies en soufflant la fumée vers les mariés.

Puis un à un suivant l'ordre, les parents, les oncles, les tantes... nouent des bracelets de fils aux poignets des mariés. Ensuite détachant les deux bouquets de fleurs d'aréquier, l'achar les distribue à toute l 'assistance qui les jettent sur les mariés en formulant des voeux de bonheur.

Toujours sous le commandement de l'achar les mariés se redressent, la jeune fille regagne sa chambre suivi de son mari qui s'accroche à son écharpe.

Après, les mariés reçoivent la bénédiction des bonzes. Enfin, le mariage se termine par le banquet de noce. Les mariés passent à chaque table et offrent des cigarettes aux invités et ceux-ci leur présentent leurs voeux.