La danse et la chorégraphie.


La danse a toujours été un art majeur du Cambodge et un des aspects les plus délicats de l'âme khmère.
Des stèles retrouvées dans divers temples d'Angkor rapportent avec détails le nombre de danseuses qui leur était affecté: 600 pour l'un, plus de 1 000 pour un autre.
Ces danseuses représentaient les fameuses "apsara" ou danseuses célestes. Ce nom d'apsara est d'ailleurs devenu synonyme de danseuse khmère.

Aujourd'hui l'université royale des beaux arts s'efforce de refaire vivre cet art volontairement tué par les Khmers rouges : elle prend en charge les jeunes talents dès l'âge de huit ans, alternant les exercices techniques le matin et l'enseignement général l'après-midi.


La chorégraphie classique khmère est un mélange de mimes, de théâtre muet et de poses stylisées. Le corps doit rester vertical dans ses ondulations, le visage impassible, seules les mains et les pieds décrivent des mouvements. Chaque geste exprime un sentiment.
La danse khmère est un ensemble de figures en perpétuel mouvement. Les mouvements sont très élaborés et exécutés le plus souvent avec lenteur.
Tel geste dans telle posture des bras et des jambes a valeur de mot, et les mouvements enchaînés les uns aux autres prennent valeur de phrase. Chaque personnage combine des gestes immuables qui lui sont propres. Les règles les plus strictes dictent l'enchaînement des mouvements, mais leur symbolisme est maintenant totalement oublié.


Le Ballet Royal

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Proeurng Chheang , doyen du ballet royal où il est entré à l'âge de 8 ans , est l'un des rares survivants d'une troupe prestigieuse anéantie par les Khmers rouges. Sur les 300 personnes qui composaient le ballet royal, 30 ont survécu dont à peine 11 ballerines.
Avant les événements, le Ballet Royal se composait d'une danseuse étoile, de cinq premières danseuses, de cinq danseurs et de dix huit ballerines. Vingt quatre musiciens et dix choristes accompagnaient les évolutions du ballet.

La base du répertoire est le Reamker, version cambodgienne du Ramayana indien, transmis oralement depuis des siècles. Des épisodes tirés du Mahabarata et des légendes cambodgiennes complètent ce répertoire.


Les danses populaires

 Les danses les plus folkloriques sont pour beaucoup liées à des minorités éthiques et limitées chacune à un village perdu... Elles sont nombreuses et illustrent les rapports de la communauté paysanne avec les animaux. Citons :

la danse du cerf (thème de la mort),
la danse des boeufs sauvages (thème de la fertilité), 
la danse du paon, 
la danse du Trott
la danse de la récolte (nord-ouest)
la danse des noix de coco (danse du Nouvl An)

Mais l'esprit du peuple khmer se manifeste aussi dans les danses de divertissement qui, malgré les influences étrangères, restent typiques, en particulier le ruam vong : pas d'agitation, pas d'attouchement ni d'enlacement ; seuls les mouvements des bras et des mains rythment la musique pendant que les danseurs se forment en ronde.


La danse Chha-yam

La danse Chha-yam est dansée en tête des processions religieuses, devant les fidèles qui, avant de rentrer dans la pagode, en font trois fois le tour. C'est une danse comique (les danseurs portent parfois des masques) exécutée sur un rythme endiablé. Les danseurs sont aussi les musiciens jouant soit du tambour, soit du gong ou des cymbales.