L'apprentissage de la danse


L'apprentissage en vue de devenir ballerine du Ballet royal était très réglementé et suivait jusqu'à il y a peu un rituel qui conférait aux danseuses une aura divine.

Toutes jeunes, les fillettes destinées à devenir danseuses royales étaient offertes au service du roi ou se présentaient elles-mêmes au palais. Poudrées et fardées, elles étaient soumises à l'approbation du souverain. ( Belle description dans Le roi Lépreux" de Pierre BENOIT)
L'apprentissage commençait immédiatement, mais ce n'est qu'à partir de sept ans que les exercices deviennent ardus et la discipline rigoureuse.
On exécute les exercices pour la première fois un jeudi car il s'agit d'un jour faste placé sous la protection de Samdech Préah Krou, le génie qui préside à la danse et qui protège tout apprentissage.

Avant toute séance d'exercice, on procède toujours à la cérémonie dénommée Sompéah Krou : chaque élève fait une offrande de bougies en cire d'abeille, de baguettes de parfum et de bétel. Dans un bol d'eau sacralisée sont plongées des herbes et des fleurs d'aubergines, les plus appréciées par le génie de la danse, Préah Krou. Un peu de cette eau est versée sur la tête de chaque danseuse alors qu'elle exécute le salut rituel : l'Anjali.

L'apprentissage procède en trois temps :

Le passage d'élève à celui de danseuse du Ballet royal est organisé conjointement pour l'ensemble de celles que les professeurs jugent aptes. Au cours de cette cérémonie qui se tient systématiquement un jeudi, les jeunes filles font des offrandes aux professeurs et aux génies et revêtent les insignes de danseuses qu'elles n'avaient pas le droit de porter précédemment, en particulier les masques. Elles pourront désormais répéter en costume alors qu'elles n'avaient auparavant droit qu'au port d'un sampot de coton (Khien) et d'une petite camisole à manches courtes.