L'ilôt du Neak Pean, "les nagas enroulés"

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(prononcer nieuk poane )
Jérôme ROUER, janv, mai 97.


Henri Marshal commença le dégagement de ces bassins en 1922.
La reconstruction par anastylose fut achevée en 1939 par M. Glaize.

Autrefois enserré dans le baray du Prah Khan, aujourd'hui asséché, cet îlot de 350 mètres de coté fut aménagé et réaménagé, comme à son habitude, par Jayavarman VII. (XII° siècle)

Il ne reste que peu de choses de l'ensemble originel : les bassins, le prasat central, quatre chapelles enrobées dans les gradins du bassin central et s'ouvrant sur les bassins secondaires qu'elles alimentent en eau du bassin central par une gargouille.
Chaque gargouille (l'homme, le cheval, le lion et l'éléphant) est symbolique...
A l'est du prasat, la statue du cheval Balaha, sauveteur des naufragés, a pu être partiellement et grossiérement reconstituée ( au nord il y avait des linga, à l'ouest un Vishnu).
La structure originelle devait représenter l'univers (lire cosmogonie khmère) :
le prasat central est le mont Méru (Préah Somer) au centre des quatre océans. Ce bassin central devait avoir quatre "îles" dont une seule, représentée par le cheval Balaha, existe encore,
Les quatre chapelles sont les Phnom Yukanthor,
Les quatres bassins extérieurs sont les mers infinies.

Une seconde interprétation dit que le bassin central est une réplique du lac Anavatapta, lieu saint mythique de l'Himalaya, les dernières eaux qui s'assécheront à la fin des temps : le royaume qui possédait ce lac était donc certain de durer jusqu'à la fin du monde...





Au milieu du bassin central s'éléve un petit temple (14 mètres de hauteur) en forme de fleur de lotus. Deux naga (nieuk) de pierre enserrent ce sanctuaire, leurs queues s'enroulant du coté ouest, leurs têtes faisant entrée.